L’Adret, Elisabeth Clémentz.
« Le froid de la rivière agrippe ses genoux. Elle distingue à présent l’arche du pont qui enjambe des nappes de brume glacée et le peigne qui retenait ses cheveux a glissé, il s’est perdu quelque part en route, elle traversera ainsi, la tignasse dénouée d’une folle, d’une amoureuse. Sa robe s’accroche à un taillis d’acacias. L’ubac tente une dernière fois de la retenir mais il n’a plus aucune chance d’y parvenir car le pont est là, il a tenu. Elle y pause un instant dans le passage étroit qui s’arcboute entre les deux rives. C’est le seul lien, il a été construit il y a bien longtemps, avant la haine. »
À travers le chant secret de la terre, les mouvements de la lune, Elisabeth Clémentz distille une qualité d’émotion, d’observation, qui devient une prière poétique par le geste d’écrire. Son écriture de fée, de chamane, nous emmène à la rencontre de deux êtres que la vie a séparés.