Il est venu hier, Fouad Elkoury.
« Profitant de sa bonne humeur, je lui ai dit que j’avais décidé de faire un testament. J’ai commencé à lui en donner les grandes lignes quand il m’a interrompu : Écoute, tu es libre de faire ce que tu veux de tes biens. Tu sais bien que je ne m’y entends pas en affaires, elles ne concernent que toi. C’est toujours la même chose. Que s’imagine-t-il ? Qu’il sera libre après ma mort ? Qu’il pourra courir aux quatre coins du monde sans attaches ni responsabilités ? Il se trompe, l’héritage, il l’aura. Les biens de famille sont sacrés, c’est ainsi de génération en génération, je les ai repris de mon père qui les a lui-même eus de son père. Les affaires ne s’éteindront pas avec moi et, que ça lui plaise ou non, tous se tourneront vers lui une fois que je ne serai plus. Si on parlait de mon épitaphe ? Sur le coup, il s’arrêta net : Tu plaisantes ! Pas du tout. Alors donne-moi quelques jours, le temps d’avaler l’idée. Très bien, abordons la question de l’urne funéraire. Quoi ? »
C’est l’histoire d’un homme qui meurt. C’est l’histoire d’un père et d’un fils, dans l’étau familial. C’est une histoire de toujours et de partout, désespérante et drôle.