L’élévation de Marie-Ange, Philippe Rousselot.
Un texte poétique, absurde, post-apocalyptique, onirique, théâtral, astral… Un auteur esthète, sensible, qui illustre ses mots de coups de crayon magistraux. Une réflexion pleine d’humour sur la vie, l’écriture. La continuité de l’existence après le rien, le chaos, la chute de l’humanité entière. Un langage lunaire que l’on n’oublie pas. Un voyage dans un nouvel espace-temps où les rêves et la réalité se confondent subtilement. Le journal de bord d’un passager qui tente d’exister encore parmi les survivants d’un soi-disant « Rétrécissement », partis pour de bon en direction de la Lune.
« La musique se changeait en Marie-Ange, et Marie-Ange se changeait en musique, ses propres muscles nerfs et tendons devenaient des hautbois des flûtes et des bassons, ses os, des cors et des trompettes, sa chair abondante et ses entrailles, des violons des violoncelles des contrebasses ; son corps formait un orchestre, et l’orchestre un écorché anatomique de Marie-Ange, toutes deux accouplés dans la célébration d’une double anthropophagie. Il y avait malgré tout une douceur, pour ne pas dire, une tendresse dans cette dévoration mutuelle et musicale. »